En combinant sérigraphie et impression à jet d'encre, il serait possible d’obtenir, sur du papier, de petites cellules de mémoire vive non volatile, résistive. Le papier sera-t-il un jour le support souple idéal pour une électronique imprimée ? Moins coûteux que le plastique, il possède naturellement un effet de mèche utilisable pour amener des fluides aux capteurs. Pour l’éliminer, il suffit de craquer une allumette.
Des composants de base, tels que fils, résistances, condensateurs, transistors et diodes, ont déjà été imprimés sur du papier. Reste la mémoire, indispensable pour qu’un circuit sur papier puisse effectuer des calculs et stocker des données.

Sur la RAM résistive, ou RRAM, la cellule de mémoire est prise en sandwich entre deux électrodes. Une tension appliquée entraîne les ions de l'une des électrodes dans la cellule, ce qui en réduit la résistance.
Par sérigraphie, le papier est d’abord recouvert d'une couche de carbone qui sert d'électrode inférieure. Une imprimante à jet d'encre imprime ensuite les lignes, comprenant des nanoparticules d'oxyde de titane. Une fois sèches, ces lignes ont permis la formation des électrodes supérieures par dépôt de petits points d'argent sur les nanoparticules.

Les cellules passent d’un état à l’autre à application d’une tension positive ou négative et elles conservent leur comportement même si le papier est plié.Les cellules de mémoire ne devraient mesurer que 50 microns. Réunies, elles permettraient de stocker environ 1 000 bits par centimètre, soit 1 Mo par face d'une feuille A4. L’amélioration des imprimantes à jet d'encre, maintenant capables d'imprimer des détails submicroniques, pourrait pousser la capacité jusqu’à 1 Go. Ces résultats ont été présentés au récent Symposium sur la technologie VLSI à Honolulu (Hawaii).