Des scientifiques chinois ont enrichi l’art culinaire asiatique d’une nouvelle recette : la memristance à l’œuf. Je ne rappellerai pas ici ce qu’est un œuf, et je ne pondrai qu’une brève définition de la memristance : une sorte de résistance à mémoire, capable de se « rappeler » sa valeur même lorsqu’elle cesse d’être alimentée. Le plat ne se prépare pas dans un wok mais en laboratoire. On le dit excellent pour la santé. Il peut servir de vecteur médicamenteux ou de biocapteur hydrosoluble.
 
Sujet d’étude depuis quelques années, l’électronique « transitoire » a pour objet la mise au point de circuits biodégradables, qu’ils soient destinés au corps humain (implants) ou à l’électronique traditionnelle (appareils de grande consommation rapidement obsolètes par exemple). Pour concocter leur memristance soluble, les scientifiques ont utilisé des protéines d’œufs, du magnésium et du tungstène.
 
Une memristance à l’œuf se comporte comme une memristance non-dégradable. À l’air, dans l’environnement sec du laboratoire, les composants ont fonctionné de manière stable durant plus de trois mois. Placés dans l’eau, leurs électrodes et l’albumine se sont dissoutes au bout de 2 à 10 heures, le reste de la puce ayant disparu en 3 jours environ, ne laissant derrière elle que quelques résidus minimes.

Recette
  • Blanc d’œuf
  • Eau
  • Galettes de silicium
  • Magnésium
  • Tungstène
 
Diluez le blanc d’œuf (albumine) dans un peu d’eau. Touillez. Étalez le mélange sur la galette de silicium de façon à former un film ultrafin. Râpez le tungstène et le magnésium et roulez les morceaux en fines électrodes. Disposez une moitié de ces électrodes sous le film, saupoudrez l’autre moitié sur le film. Faites cuire 20 minutes au four sur chaleur modérée. Servez avec du riz.