Les ampoules à filament de tungstène sont devenues des objets de collection et ne se vendent plus que sous le manteau. Reviendront-elles ? Peut-être sous une autre forme. À l’aide d’une technologie appelée photonique, des chercheurs du MIT et de l’université Purdue (Indiana) ont mis au point une lampe à incandescence à meilleur rendement lumineux que les anciennes et qui allie, selon les chercheurs, « la lumière chaude des lampes à incandescence traditionnelles à l'efficacité énergétique du 21e siècle. »

Le résultat des chercheurs pourrait trouver application dans d’autres techniques de conversion de l’énergie. La nouvelle structure émissive est constituée d’un filament sous vide dont le revêtement extérieur capture les radiations situées hors du spectre visible – vraisemblablement le rayonnement infrarouge – et les renvoie vers le filament, que celui-ci réabsorbe puis réémet sous forme de lumière visible.

Le filament – un cristal photonique – est composé d’éléments abondants sur Terre et peut être fabriqué avec les techniques de dépôt traditionnelles. Le cristal agit à la fois comme réflecteur pour le rayonnement IR et comme filtre spectral passe-haut ou passe-bande pour le rayonnement visible. La chaleur normalement dissipée retourne vers le filament et s’ajoute à l’effet Joule dû au passage du courant électrique.

Le MIT avance des rendements théoriques aussi élevés que 40 %, mais pour l’instant le rendement des dispositifs utilisés n’a pas dépassé 6,6 %, soit celui de certaines ampoules fluocompactes et lampes à LED actuelles. Mais c’est trois fois mieux que le rendement des vieilles lampes à incandescence.

Cette technologie « photonique » pourrait être exploitée dans de nombreuses applications, mais aussi améliorer de façon spectaculaire les performances des procédés thermo-photovoltaïques, où un matériau chauffé par la chaleur d'une source externe (chimique, solaire...) émet un rayonnement qui est ensuite converti en électricité par un absorbeur photovoltaïque.  [HM]