En raison de leur quantité astronomique, le traitement et l’analyse des torrents de données fournies par les satellites d’observation en orbite autour de la Terre prend beaucoup de temps. D’où l’idée géniale de convertir en son le résultat de ces mesures spatiales puis de les accélérer. Ainsi, un mois de données peut être « écouté » en 10 minutes.

L’écoute de données recueillies dans l'espace serait une alternative à l’examen de représentations visuelles. Les scientifiques formés à l'écoute, par exemple, d’un flux de plasma le repéreront facilement sur une piste audio. Ce processus de conversion sonore de données spatiales est assez proche de ce qui se passe dans un classique studio d'enregistrement.
Quand quelqu’un chante dans un microphone, celui-ci détecte les changements de pression dans l’air environnant et convertit les signaux de pression en intensité magnétique sous la forme d'un signal électrique qu’il suffit d’enregistrer. Les magnétomètres du satellite Wind, utilisé lors de l’expérience et qui calcule les fluctuations électromagnétiques du soleil, mesurent les changements dans le champ magnétique en créant directement un signal électrique de même type.

Ce procédé de sonification n’est pas nouveau ; les enregistrements de la sonde Voyager 2 avaient été transformés en sons et ont même fait l’objet de la création d’un album. L'écoute de données nécessite certes une formation spécifique, plus pointue que l’analyse de graphiques. Mais grâce à l’idée de Robert Alexander, c'est une formation qui pourrait faire la différence.