Connue et employée depuis l’Antiquité, la stéganographie, du grec steganos qui signifie caché et graphein qui veut dire écrire, consistait à l’origine à dissimuler du texte utile au sein d’un autre support en apparence normale. Diverses variantes du procédé ont été utilisées au cours des siècles mais le plus célèbre échange stégano(porno)graphique reste la lettre écrite par George Sand à son amant Alfred de Musset qui reste un modèle du genre.

Avec l’avènement de l’informatique, la stéganographie a évolué est c’est au sein de fichiers d’images, au format jpeg par exemple, ou bien encore de fichiers vidéo que l’on dissimule du texte, voire d’autres images.

Les plus célèbres organisations terroristes y ont même recours comme l’a révélé récemment une information publiée dans le journal allemand Die Zeit au sujet de l’arrestation d’un jeune autrichien, détenteur de supports de données sur lesquels étaient enregistrés des films dont les titres du genre Kick Ass ou Sexy Tanja ne laissaient aucun doute sur le contenu. Sous ce leurre pornographique

se cachaient d'autres informations autrement plus explosives. Après des heures de visionnage – pardon, d’analyse – les limiers de la police scientifique ont réussi à extraire de ces fichiers un somme de documents appartenant semble-t-il à la nébuleuse Al Qaeda, décrivant moult plans d’attaques et projets d’attentats.

La stéganographie était déjà connue comme support supposé d’échange d’informations de cette nature, notamment au moyen d'images publiées sur certains sites, mais cette affaire semble l'un des premiers exemples concretis de ce qui n’était encore qu’à l’état de supposition.