Certaines molécules contenant du ruthénium (Ru, numéro atomique 44) un l’élément  métallique du groupe du platine, changent de structure sous l’influence de la lumière solaire. Ce changement est réversible, ce qui permet de libérer sous forme de chaleur l’énergie emmagasinée. Depuis 1996 on sait que cette capacité est propre à la molécule fulvalène diruthénium. Seulement le ruthénium est rare et donc cher, et ses applications commerciales ne sont pas viables. Le mécanisme de stockage d’énergie n’était pas compris non plus jusqu'à ce qu'une découverte faite par des chercheurs du MIT (États-Unis) vienne changer la donne.

 

Sous l’influence de la lumière solaire, la molécule passe à un niveau énergétique supérieur, stable et durable. En rajoutant un peu d’énergie, la molécule retrouve son état initial et libère l’énergie  stockée. Les chercheurs ont maintenant découvert qu’il existe entre ces deux niveaux un stade intermédiaire, semi-stable, qui explique la stabilité de la molécule et pourquoi la transformation est réversible aussi facilement. Cette découverte explique également pourquoi il n’est pas possible de remplacer tout simplement le ruthénium par un autre élément.

 

Ces progrès ouvrent la voie à la recherche d’autres matériaux, moins rares, mais dotés des mêmes propriétés. Si elle aboutit, elle permettra par exemple de réaliser des batteries caloriques rechargeables par la lumière solaire, capables de garder sans pertes l’énergie pendant des années.