C'est un supercondensateur textile pliable qui pourrait bien apporter à l'électronique nomade l'autonomie énergétique qui lui manque tant. La capacité de ce supercondensateur va de 0,1 à 110 farads selon la taille du substrat textile auquel il est incorporé, pour une tension de fonctionnement comprise entre 1 et 2 V. C'est du moins ce que laissent espérer les récipiendaires de l'Oscar de l'innovation attribué par le magazine américain R&D pour récompenser chaque année les avancées technologiques considérées comme majeures. Lecteurs, du haut de ce podium 2011, 40 ans d'avenir vous contemplent.

L'équipe taïwanaise gagnante a en effet mis au point le Goliath des supercondensateurs, qui fournira par exemple de la puissance au moment de l'accélération d'un véhicule en complément des batteries, ou encore stockera de l'énergie au freinage. La densité d'énergie atteint 30 Wh/kg, à comparer aux quelques Wh/kg des condensateurs classiques. Véritables nano-mouillettes de carbone, les supercondensateurs tirent leur puissance de leur structure même : des électrodes dont la nature nanoporeuse augmente la surface d'échange avec l'électrolyte. Celui conçu par l'équipe du Taiwan Textile Research Institute est formé par un emmaillotage de nanotubes de carbone baignant dans un alcool qui, comme tous les alcools, finit (presque) en hic : l'alcool polyvinylique.

Applications envisagées par l'équipe pour ces supercondensateurs flexibles : housses-chargeuses pour appareils photo numériques, sacs solaires (à main ou à dos qui, une fois bien chargés, se changeront d'ailleurs en « sacs à pains »), module tampon intégré dans les systèmes de production d'énergie du type éoliennes...