En mars 2011, après la catastrophe de Fukushima, le gouvernement allemand proclame l’arrêt définitif de la totalité de ses centrales nucléaires au plus tard en 2022. Cela n’empêche pas les recherches de se poursuivre en Allemagne, notamment dans le domaine de la fusion nucléaire (à ne pas confondre avec la fission), source d’énergie potentiellement propre et quasi perpétuelle. Si la fission est contrôlée depuis longtemps pour la production d’électricité, ce n’est pas le cas de la fusion.
 
Rappelons que les armes nucléaires ne cherchent pas à maîtriser la fusion produite et qu’aucune des recherches menées dans le monde entier n’a débouché sur une application industrielle de la fusion à la production d’énergie. Or, la semaine dernière, un réacteur de fusion nucléaire a été activé avec succès par des chercheurs de l’Institut Max-Planck de physique des plasmas, à Greifswald (Allemagne).
Les températures nécessaires à la fusion des atomes d’hydrogène ou d’hélium sont si élevées que la matière est alors à l’état de plasma. La stabilisation de ce plasma est une étape-clé pour la continuité de la fusion nucléaire. Le plasma doit être contenu par de puissants champs magnétiques pour l’empêcher de toucher les parois froides du réacteur. Pour cela, ce réacteur de fusion expérimental parmi les plus grands du monde (16 m de long) contient plus de 425 t d’aimants supraconducteurs, eux-mêmes refroidis au zéro absolu.
 
Pendant un dixième de seconde seulement, un échantillon d’un milligramme d’hélium, chauffé par une impulsion laser de 1,8 MW, a atteint une température d’un million de degrés.
 
Au lieu de l’hélium, l’objectif final est d’obtenir un plasma d’hydrogène, ce qui n’est d’ailleurs que l’une des nombreuses étapes sur la voie du succès. La raison d’être du générateur stellaire allemand n’est donc pas la production d’énergie, il s’agissait d’abord de prouver que la suspension de plasma est possible.