Synthèse analogique additive : une autre façon de percevoir
Une autre façon de percevoir

Il y a quelques semaines, je présentais ici une vidéo épatante de Jerobeam Fenderson. Ce virtuose de la figure de Lissajous injecte des signaux sonores dans un oscilloscope en mode XY pour obtenir d’étonnantes images animées sur l’écran du tube cathodique. Il n'est pas exagéré de dire que, ce faisant, il a élevé le déphasage au rang d’expression artistique.
Pour les amateurs de synthèse sonore analogique, ce principe est riche de possibilités inédites grâce notamment aux outils de programmation comme PureData, Ableton Live, Max, etc. et impossibles sans ces adjuvants numériques.

Souris trigonométrique

Je voudrais y revenir aujourd’hui pour le potentiel pédagogique de telles manipulations. C'est particulièrement évident dans le 4e épisode d’une série de tutoriels vidéo entamée par Jerobeam Fenderson il y a quelques mois déjà. Son titre exact est Oscilloscope Music Tutorial 4: Sinewaves (Harmonic Oscillation, Unit Circle, Additive Synthesis). Vue ainsi, sous l’angle du chat et de la souris (0'52 et suite), le premier contact avec la trigonométrie devient un jeu d’enfant. Le moment où l'artiste fait pivoter le cosinus pour le superposer au sinus (2'25) remplace bien des explications abstraites.

À partir de 3'00 environ, il aborde habilement le sujet de la synthèse additive, avec le passage empirique d’une onde sinusoïdale à une onde carrée (patatoïde). N'est-ce pas un grand moment de pédagogie ? Je conviens que les explications parlées, bien que rédigées et lues soigneusement par l’auteur, sont d'une densité et d'un débit élevés. Si vous ne comprenez pas tout dès la première écoute, ne vous laissez pas dérouter. Revenez-y ultérieurement, peut-être après avoir essayé vous-même puisque c'est là, somme toute, le but.

Artefacts visuels de la compression numérique

L’épisode numéro 3 de ses explications, consacré à la synthèse soustractive, ne m’avait pas convaincu. En revanche, je recommande l’épisode nº2. Notamment parce qu'il montre comment la compression numérique du signal audio (en MP3 par exemple) affecte le tracé des images, avant même que cette dégradation ne soit perceptible à l'oreille (si tant est que cela se produise jamais). Également d'une grande pertinence, le passage sur les artefacts de la numérisation (aliasing en anglais).

Même si toutes ces notions vous sont probablement déjà familières, l’approche proposée ici par JF est vraiment originale, car il montre sur l’écran de l’oscilloscope des signaux vivants que l’on ne voit habituellement qu'imprimés sur du papier.