Il fut une époque, pas si lointaine, où la puissance de calcul était encore rare et chère. Il fallait se connecter par un simple terminal RS-232 à un gros ordinateur central qui traitait les requêtes de quelques utilisateurs privilégiés. Petit à petit, cette configuration a disparu, notamment avec la banalisation et la croissance en puissance de calcul des ordinateurs de bureau. Ceux-ci sont devenus si puissants qu’ils n'ont plus grand-chose à faire du matin au soir (sauf ranger le disque dur par exemple) pendant que nous consultons notre messagerie, naviguons sur l'internet ou saisissons un texte, tâches qui la plupart du temps ne requièrent qu'une infime part de la puissance de travail de nos machines.

 

On entend parler régulièrement de certains projets lancés pour tenter de fédérer et d’exploiter cette puissance de calcul laissée en friche. Ce sont par exemple le projet SETI (pour Search for Extra Terrestrial Inteligence) ou encore GIMPS (pour Great Internet Mersenne Prime Search), deux projets qui utilisent (avec leur autorisation) la capacité de calcul disponible de certains ordinateurs connectés à l'internet pour procéder en tâche de fond à des calculs lourds et complexes.

 

Avec la chasse au CO2, la bonne vieille configuration terminal/unité centrale revient sur le devant de la scène. En effet, la société canadienne Userful, spécialisée dans la virtualisation (ses produits permettent à plusieurs utilisateurs de partager un ordinateur), a lancé une campagne de sensibilisation (et de promotion, ne soyons pas dupe) au gaspillage d’énergie dû à la surpuissance des ordinateurs de bureau. Cette société offre en téléchargement gratuit la version pour deux utilisateurs de leur logiciel Userful Multiplier.
Ce logiciel fonctionne sous Linux, mais les utilisateurs d’autres systèmes d’exploitation peuvent télécharger l'image d’un CD-ROM avec le logiciel et Linux pré-installés. Selon l’entreprise, son logiciel de partage d’ordinateur a évité en 2008 l’émission de plus de 40.000 tonnes de CO2 (soit l'équivalent de 7000 voitures retirées de la circulation) et une considérable réduction du gaspillage électronique (e-waste en anglais) des PC concernés.