L’affaire du système de navigation Tom Tom n’a pas eu le retentissement médiatique qu’a connu l'enregistrement par l’iPhone des déplacements de ses utilisateurs, mais elle n’en est pas moins embarrassante et a contrarié nombre d'automobilistes néerlandais.

Le fabricant de GPS bien connu a vendu au gouvernement des Pays-Bas (pas de conditionnel, car c’est confirmé) des informations relatives aux déplacements de ses utilisateurs.

Les GPS TomTom collectent en effet les trajets de leurs utilisateurs et leurs temps de parcours individuels afin d’enrichir une base de données, censée permettre ensuite de proposer des trajets optimisés au moyen de ces informations collectées et pas seulement des vitesses maximum théoriques.
Ces données peuvent être détournées pour déterminer quelle portion de route favorise une accélération ou même le dépassement du maximum autorisé. Le gouvernement néerlandais ne s'est pas gêné pour exploiter ces informations et disposer des contrôles radars de vitesse « là où ça fait mal ».

D'aucuns diront que c'est un juste retour des choses puisque nul n'ignore que les GPS routiers sont utilisés pour localiser les radars. Autant les clients néerlandais de Tom Tom, généralement satisfaits et fiers du succès de cette société néerlandaise, sont par ailleurs friands de télé-réalité et de contrôle social, autant ils sont sourcilleux sur ce qu'ils appellent leur «privacy» c'est-à-dire leur vie privée. Quel tollé lorsqu'ils ont compris qu'ils contribuaient bien malgré eux à informer la police sur les meilleurs sites d'implantation de radars ! TomTom s'est senti obligé de présenter de promptes excuses publiques et de modifier aussitôt ses contrats afin de mettre fin à la divulgation de ces informations.