Les vêtements (porteurs d’)électronique ouvrent de nouvelles pistes que les esprits novateurs n’ont pas fini d’explorer, mais, pour commencer, il faut trouver des astuces pour l’alimentation. Par exemple ce nouveau tissu, flexible et durable, qui produit de l'énergie triboélectrique (du grec tribein = frotter) susceptible de recharger les accus des appareils portables. Lorsque certains matériaux isolants différents entrent en contact de façon répétée, l’un des deux peut voler des électrons à l'autre. Ce qui crée cette électricité statique que nous connaissons bien lorsqu’on frotte ses pieds sur un tapis ou qu’on se peigne les cheveux.

Les générateurs, pliables et souples, sont fabriqués à partir de deux types de textile. L’un est enveloppé d'argent, de nanotiges en oxyde de zinc larges de 100 nm et hautes d’un micron, et de caoutchouc de silicone. L’autre est seulement couvert d’argent. Les électroniciens sud-coréens et australiens auteurs de ce projet ont empilé quatre morceaux de tissu pour obtenir, en appuyant dessus du doigt, 170 V et 120 μA soit une puissance moyenne d'environ 1,1 mW.

Un nanogénérateur ainsi réalisé et monté sur un « costume auto-alimenté », c’est-à-dire grosso modo une veste sur laquelle ils avaient collé leur tissu, a permis d’alimenter six LEDS embarquées, un écran à cristaux liquides et la télécommande sans clé d'un véhicule. La fibre est durable en ceci qu’elle produit encore de l'électricité après plus de 12 000 cycles de compression. De quoi envisager l’utilisation d’un dispositif portable l’esprit enfin libéré des questions de batterie…