Ce robot ne se contente pas d’assembler mécaniquement des éléments comme sur une chaîne de montage. Lui, il apprend à chaque itération. Avec chaque génération, les mini-robots qu'il crée évoluent. Le bras robotisé dispose d’une sélection de blocs qui contiennent un petit moteur et qu'il peut assembler comme il l'entend. La petite création prend vie ensuite et tente de traverser une table. Le « robot-mère » observe la progression de sa progéniture d’un œil-caméra vigilant et jauge sa condition en fonction de la distance parcourue par le bébé dans un temps imparti.
 
La tâche du bras robotisé est de regarder, d’apprendre et de s'adapter afin que le prochain mini-robot construit se déplace un peu plus loin que son prédécesseur, sans aucune intervention humaine. Avec les progrès de chaque génération, certaines caractéristiques sont transmises à la suivante. Les chercheurs de l'Université de Cambridge ont effectué cinq expériences avec chacune 10 générations de 10 bébés-robots. La vitesse moyenne des robots de 10e génération était deux fois plus élevée que celle des robots de première génération.
 
Même s’il n'y a pas d'ADN impliqué, ce projet n’en a pas moins un certain lien avec l'évolution. Si des robots peuvent faire preuve d'innovation et de créativité, ils pourraient jouer, un jour, un rôle actif dans le contrôle de qualité, et détecter ainsi que réparer les erreurs dans les produits. Ils pourraient même être utilisés dans le processus de conception, où l’on tirerait profit de leur aptitude à disposer des pièces d’une façon que nous autres humains ne pouvons même pas imaginer.