Si les nanotechnologies n'ont de cesse de faire parler d'elles, c'est qu'elles progressent à grands pas ; nano-truc par ci [1], nano-machin par là [2], il est quasiment certain que le monde de demain sera nano. Vous avez quelques atomes de ruthénium qui traînent dans votre garage ? Parfait. Avec un soupçon de matériel en plus, vous pourrez peut-être reproduire le moteur que je vais vous présenter.

 

Récemment des chercheurs [3] sont parvenus à réaliser un moteur, réversible s'il vous plait, composé d'une seule molécule. La base du moteur, constituée de trois structures cycliques chimiquement similaires aux bases constituant l'ADN, forme un trièdre qui supporte le roulement sur lequel repose le rotor. Ce roulement, ouvrez bien vos oreilles, n'est constitué que d'un seul atome de ruthénium. On peut dire que les chercheurs ont vraiment roulé leur bille sur ce projet !

 

Pour se faire une idée de la complexité de l'engin, il n'y a qu'à regarder le nom de la partie de la molécule constituant la base : [n5-1-(4- tolyl )-2,3,4,5-tetra(4-ferrocenylphenyl) cyclopentadienyl hydrotris [6-((ethylsulphanyl)methyl)indazol-1-yl] borate ruthenium(II)]. Le rotor, quant à lui est composé d'une autre structure avec cinq bras. Sur quatre des bras, les chercheurs ont disposé des marqueurs reliés au rotor par un atome de fer et dont la seule fonction est de leur permettre de distinguer la rotation du moteur.

 

Et le bouton ON, il est où ? Et bien il n'y en a pas, il vous suffira de sortir votre microscope à effet tunnel et d'injecter des électrons sur un des bras possédant un atome de fer pour le faire tourner. Si vous injectez les électrons sur le bras qui ne porte pas d'atome de fer, il tournera dans l'autre sens. Décidément, le nano-bricolage, ce n'est pas (encore ?) pour demain.