Les projets de voitures auto-conduites sont freinés par les coûts (trop) élevés, tant au niveau des infrastructures publiques (routes en réseau) que de l'intelligence intégrée dans les véhicules. Chez Volvo, des chercheurs ont imaginé un système fiable, avec des aimants intégrés dans la route. Selon eux, le magnétisme associé à d’autres technologies automatiques pourrait faciliter la création d’une voiture sans conducteur. 

Volvo a construit à Hällered (Suède) une piste d'essai avec 100 m de route magnétique et y a lancé une S60 spécialement modifiée à plus de 140 km/h. Sur les bords et au milieu de la voie, les ingénieurs avaient aligné des aimants néodymes et des aimants en ferrite. Les capteurs magnétiques ne sont pas nouveaux, mais le matériel existant ne permet pas d’atteindre les vitesses auxquelles les conducteurs pressés que nous sommes ont coutume de rouler.  

Des calculs montrent que pour filer droit une voiture aurait besoin d'au moins 400 échantillons magnétiques par seconde, or un capteur magnétique ordinaire ne peut faire que trois lectures par seconde, et seulement à quelques centimètres de l'aimant. C’est pourquoi Volvo a décidé d’équiper sa voiture avec cinq modules comportant chacun 15 petits capteurs magnétiques Honeywell, pour effectuer 500 lectures par seconde. 

À quelque 70 km/h, ce système a gardé le contrôle de la position de la voiture à moins de 10 cm près. Selon Volvo, l’adjonction d’un tel lot de capteurs magnétiques n’augmenterait que de 80 € le coût d'une voiture de série. Les mêmes sources estiment à 17 647 € par km en moyenne le coût de l'installation d'aimants sur des routes classiques à deux voies. C’est cher, mais pas excessif dans le contexte des technologies de conduite automatisée. Bien sûr, ce mode de pilotage qui semble ne présenter qu’un risque de défaillance assez limité, ne serait utilisable que sur des trajets équipés d’aimants.