Les réglages peuvent se faire par clavier numérique ou codeur rotatif. Cinq boutons placés à côté de l’écran permettent de sélectionner les menus associés. Six boutons servent à la sélection des ondes de base, six autres activent différentes fonctions : Modulation (7 options), Sweep (linéaire et logarithmique), Burst, Store and Recall (sauvegarde et ouverture des données enregistrées), Utility (paramétrage global du générateur) et Help. En plus des ondes de base, le SDG830 offre 46 formes d’onde complexes préprogrammées.
 
L’interface utilisateur est assez intuitive, même si pour m’y retrouver il m’a parfois fallu consulter le mode d’emploi tant il y a d'options et de fonctions disponibles. On peut regretter l’absence de bouton « Enter » autonome qui valide la saisie sans avoir à passer par un des boutons du menu. Malgré cela l’interface utilisateur est intelligible. Un point à mettre au crédit de Siglent, car l'ergonomie n’est pas toujours le point fort des instruments chinois. La même critique pourrait être adressée à certains instruments de grands constructeurs occidentaux.
 
On s'habitue vite au confort d'un tel écran, tant il est appréciable de voir s’afficher tous les réglages qu’on fait ! La variété des formes d'ondes disponibles est si grande que l'on y trouvera presque certainement celle dont on a besoin. Pour configurer les salves de sinusoïdes que j'utilise lors de mesures de haut-parleur, une quinzaine de secondes a suffi : régler la fréquence du sinus, sélectionner le mode Burst, paramétrer la période et le nombre de cycles, et toc, ma salve était prête. On obtiendrait le même résultat avec un instrument USB combinant oscillo et géné de fonctions, mais pas aussi aisément. Ici se manifeste l’avantage écrasant de l’instrument autonome : vous n’avez pas à basculer sans cesse sur l'ordinateur ou la tablette entre la fenêtre de l’application Machin et celle de l’application Truc.
 
Les ondes créées sont nettes, et le sinus semble très propre à l’oscilloscope. Cette impression a été confirmée par des mesures effectuées avec notre analyseur Audio Precision : sur toute la plage audio (et même au-delà) la distorsion harmonique est restée inférieure à 0,025 %. C’est un résultat excellent au regard de la résolution de 14 bits du convertisseur A/N du SDG830. Le sinus reste propre à la fréquence maximale de 30 MHz, sans crénelage. Signe que le filtre de sortie est bien dimensionné.
 
Pour composer vos propres formes d’onde, Siglent fournit le programme EasyWave. Son interface graphique est un peu datée, mais le logiciel fait ce qu’on attend de lui et même davantage. Vous pouvez par exemple utiliser des fonctions mathématiques pour créer une onde, ou encore ajuster une onde existante en « redessinant » une partie du signal avec la souris. Le SDG830 se relie au PC via un câble USB, mais on peut aussi passer par le port USB du panneau avant pour lire un fichier CSV enregistré sur clé USB.
 
Vous l’aurez compris, j’ai été séduit par cet instrument. Si vous êtes électronicien amateur et avez régulièrement besoin d’un générateur de signaux, le SDG830 devrait figurer en bonne place parmi les candidats possibles. Il produit des ondes d’excellente qualité, offre bien plus de possibilités qu’un instrument deux-en-un, est logé dans un coffret robuste et, pour ce qui est de son rapport qualité/prix, devrait faire les yeux doux à beaucoup de portefeuilles.