Drôles de composants : réseaux de résistances
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Que faire lorsque vous avez besoin de plusieurs résistances identiques, mais que l’espace disponible sur votre carte est limité ? Vous avez peut-être besoin de huit résistances de tirage vers le haut, pour un bus de données, ou des résistances de limitation pour les segments d’un afficheur à LED. Dans ces cas, une borne de chaque résistance est reliée à un point commun. À l’inverse, vous pourriez avoir besoin de résistances totalement isolées, par exemple pour ajuster les gains d’amplificateurs. La solution dans tous ces cas : le◦réseau de résistances, également appelé pack de résistances ou module de résistances.
Dans sa forme la plus simple, un réseau de résistances consiste en un ensemble de résistances discrètes regroupées dans un même boîtier pour en simplifier le montage sur un circuit imprimé (PCB), comme illustré à la figure 1. Bien que ce type de réseau ait été utilisé dans certains équipements anciens, il est aujourd’hui devenu relativement rare.

Plus courant, le réseau de résistances à couche épaisse ou mince est généralement disponible en boîtier SIP (Single In-Line Package). Selon le modèle, il peut comporter une borne commune à toutes les résistances, ou bien des résistances isolées, chacune connectée entre deux broches. Le composant se compose d’un substrat en céramique portant les résistances imprimées, de broches métalliques pour la connexion, et d’un revêtement protecteur en résine époxy — un aspect qui peut sembler inhabituel au premier abord !
Ces boîtiers sont largement utilisés sur les cartes logiques et dans les systèmes à microprocesseur, notamment pour assurer les résistances de tirage vers le haut sur les bus de données. Ils sont le plus souvent noirs, mais certains modèles arborent des couleurs vives — rouge, jaune ou bleu — qui apportent une touche visuelle aux circuits imprimés, généralement sobres. La figure 2 en présente quelques exemples. Les formats les plus courants sont les boîtiers à 8, 9 ou 10 broches, intégrant soit quatre résistances isolées, soit huit ou neuf résistances reliées à un point commun. Il existe également des variantes à 4 à 8 broches, contenant un nombre variable de résistances.

Encore courants dans les anciens équipements plus anciens, les réseaux de résistances en boîtier DIP (dual in-line package), ressemblent davantage à des circuits intégrés classiques, mais de couleur différente — le blanc est fréquent, mais d’autres couleurs sont utilisées. Les boîtiers autres que 16 broches sont rares, avec huit résistances isolées ou 15 résistances communes dans le boîtier 16 broches. En version CMS, ils sont souvent en boîtier DIP, avec des boîtiers en format SOIC ou avec quatre résistances isolées. La figure 3 montre quelques exemples : traversants et CMS.

Il existe également des réseaux de résistances plus complexes. Certains ont deux points communs avec un diviseur de tension pour chaque point, utilisés pour la terminaison des lignes de données à haute vitesse. Il existe aussi des réseaux R-2R pour utilisation dans des CNA et des CAN. La figure 4 montre des configurations courantes. Un que j’ai récupéré sur un PCB de télécommunications avait des valeurs très étranges lors du test, et je n’ai toujours aucune idée de ce que c’est — probablement des résistances de précision sur mesure pour régler des paramètres dans un amplificateur ou un filtre.

L’identification des réseaux de résistances récupérés est généralement assez facile — des tests avec un multimètre révèlent rapidement s’il s’agit de résistances isolées ou communes. Les marquages, parfois cryptiques, peuvent également aider. La valeur de résistance est parfois indiquée en 3 chiffres, par exemple 103 pour 1 kΩ, ou 220 pour 22◦Ω. Un point peut servir à identifier la broche 1, qui est généralement le point commun. Après la valeur, il peut y avoir une lettre indiquant la tolérance — J est 5%, G est 2%, et F est 1%. Cela dit, j’ai constaté que la plupart des réseaux de résistances présentent au maximum une variation de 1% entre les résistances. Il peut également y avoir une indication du type de réseau avant la valeur — A est un point commun unique, B est isolé. De manière déroutante, certains fabricants utilisent un code à trois chiffres pour cela — 101 pour isolé, 102 pour commun, 104 pour deux points communs sur les réseaux diviseur de tension, et d’autres valeurs pour d’autres types. Il est facile de les confondre avec la valeur, alors vérifiez pour être sûr. Les boîtiers avec un nombre impair de broches contiennent presque toujours des résistances reliées à un point commun, tandis que ceux comportant un nombre pair peuvent indifféremment contenir des résistances isolées ou communes.
Ainsi, lorsque vous avez besoin de plusieurs résistances identiques, pensez aux réseaux de résistances — ils vous feront gagner de la place et embelliront vos circuits imprimés !
Note de la rédaction : Cet article (240300-04) paraîtra dans le numéro de septembre/octobre 2025 d’Elektor.
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