Le défi de l’Europe : relocaliser la production électronique avant qu’il ne soit trop tard
19 mai 2025
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Réveille-toi, Europe ! Depuis trop longtemps que vous dépendez d’autres marchés pour vos composants électroniques, et les conséquences sont désormais sous nos yeux.
Les tensions commerciales, les conflits tarifaires, les perturbations des chaînes d’approvisionnement et les jeux géopolitiques, que nous avons suivis de près chez Elektor et eeNews Europe, ont révélé la fragilité alarmante du modèle européen en matière d’indépendance technologique et de résilience. Il est grand temps de relocaliser la production. Il faut lancer une dynamique d’innovation collaborative à l’échelle européenne. Les ingénieurs, makers, start-up et chercheurs européens ont toutes les compétences nécessaires. En relançant la fabrication locale de semi-conducteurs, en revitalisant la production de circuits imprimés (PCB), en soutenant les fournisseurs de composants européens et en renforçant la R&D en microélectronique, l’Europe peut reprendre le contrôle de son destin technologique.
Prenons l’exemple de Philips, basée à Amsterdam. D’après un rapport publié en mai 2025, le géant néerlandais a revu à la baisse ses prévisions de bénéfices pour 2025, anticipant une perte de 250 millions d’euros ou plus en raison de ces droits de douane. De son côté, Suss MicroTec, fabricant d’équipements pour semi-conducteurs basé à Garching (Allemagne), avertit que ces tarifs alerte sur le risque de perturbations majeures des chaînes d’approvisionnement et d'un ralentissement économique.
Ces signaux indiquent que l’Europe approche d’un tournant critique. Plutôt que de continuer à dépendre d’acteurs extérieurs pour ses composants stratégiques, il est impératif d’investir massivement dans des capacités de production locales. Ce n’est qu’à ce prix que l’Europe pourra se prémunir contre les chocs commerciaux extérieurs.
Il ne s’agit pas uniquement d’un enjeu économique, mais bien de sécurité globale. La dépendance de l’Europe à l’égard de fabricants étrangers pour ses technologies essentielles engendre des risques considérables qu’une relocalisation de la production pourrait atténuer. Reprendre le contrôle de l’avenir technologique européen, c'est avant tout diminuer sa vulnérabilité face à l’instabilité internationale.
L’Occident dépend depuis trop longtemps d’entreprises situées hors de ses frontières pour l’approvisionnement en semi-conducteurs et en composants électroniques. Aujourd’hui, les entreprises basées dans l’UE face à des restrictions d’accès aux composants clés, à un déficit d’innovation et à une vulnérabilité stratégique qui menace la stabilité économique. La voie à suivre est claire : il est temps d’intensifier la production électronique et de mobiliser l’intelligence collective pour permettre aux innovateurs européens de concevoir l’électronique de demain. En relocalisant la production, l’Europe peut à la fois réduire les risques liés aux perturbations des chaînes d’approvisionnement et stimuler l’innovation dans des domaines clés tels que les systèmes embarqués, l'IA, l'électronique de puissance, et les applications sans fil — des secteurs suivis de près par Elektor.
Certes, l’Europe est confrontée à des défis immédiats liés aux coûts de production et à l’accès aux marchés. Mais, c’est aussi le moment idéal pour recentrer les efforts sur la relocalisation industrielle et la réduction de la dépendance à l’égard d’entreprises étrangères. Il est temps d’investir dans les capacités européennes et d’assurer à l’Europe une place stratégique dans le futur technologique. Agissons dès maintenant.
Note de la rédaction : Votre avis nous intéresse. Partagez vos réflexions ci-dessous !
Les tensions commerciales, les conflits tarifaires, les perturbations des chaînes d’approvisionnement et les jeux géopolitiques, que nous avons suivis de près chez Elektor et eeNews Europe, ont révélé la fragilité alarmante du modèle européen en matière d’indépendance technologique et de résilience. Il est grand temps de relocaliser la production. Il faut lancer une dynamique d’innovation collaborative à l’échelle européenne. Les ingénieurs, makers, start-up et chercheurs européens ont toutes les compétences nécessaires. En relançant la fabrication locale de semi-conducteurs, en revitalisant la production de circuits imprimés (PCB), en soutenant les fournisseurs de composants européens et en renforçant la R&D en microélectronique, l’Europe peut reprendre le contrôle de son destin technologique.
Le coût élevé de la dépendance
Les récents événements dans le commerce mondial accentuent la pression sur des chaînes d’approvisionnement déjà fragilisées. Les États-Unis ont menacé d'imposer des droits de douane sur près de 95 milliards d’euros d’importations européennes, y compris des équipements et machines électriques essentiels. Il ne s’agit ni de menaces creuses ni d’actions isolées : ces mesures affectent les entreprises européennes, grandes et petites, en particulier dans le secteur de l’électronique.
Prenons l’exemple de Philips, basée à Amsterdam. D’après un rapport publié en mai 2025, le géant néerlandais a revu à la baisse ses prévisions de bénéfices pour 2025, anticipant une perte de 250 millions d’euros ou plus en raison de ces droits de douane. De son côté, Suss MicroTec, fabricant d’équipements pour semi-conducteurs basé à Garching (Allemagne), avertit que ces tarifs alerte sur le risque de perturbations majeures des chaînes d’approvisionnement et d'un ralentissement économique.
Ces signaux indiquent que l’Europe approche d’un tournant critique. Plutôt que de continuer à dépendre d’acteurs extérieurs pour ses composants stratégiques, il est impératif d’investir massivement dans des capacités de production locales. Ce n’est qu’à ce prix que l’Europe pourra se prémunir contre les chocs commerciaux extérieurs.
Un paysage en mutation
Des informations récentes indiquent que l’Union européenne commence à envisager des contre-mesures telles que l’imposition de droits de douane sur des produits américains et des restrictions à l’exportation de matériaux critiques, comme l’a rapporté Reuters. Le Centre d'études stratégiques et internationales (CSIS) a également analysé les réponses possibles du côté européen. Cependant, ces mesures ne constituent qu’un premier jalon. Ce qu’il faut désormais, c’est une stratégie proactive visant à renforcer la compétitivité interne et à réduire la dépendance vis-à-vis des sources extérieures.Il ne s’agit pas uniquement d’un enjeu économique, mais bien de sécurité globale. La dépendance de l’Europe à l’égard de fabricants étrangers pour ses technologies essentielles engendre des risques considérables qu’une relocalisation de la production pourrait atténuer. Reprendre le contrôle de l’avenir technologique européen, c'est avant tout diminuer sa vulnérabilité face à l’instabilité internationale.
Relocaliser l’électronique : la voie à suivre
L’Occident dépend depuis trop longtemps d’entreprises situées hors de ses frontières pour l’approvisionnement en semi-conducteurs et en composants électroniques. Aujourd’hui, les entreprises basées dans l’UE face à des restrictions d’accès aux composants clés, à un déficit d’innovation et à une vulnérabilité stratégique qui menace la stabilité économique. La voie à suivre est claire : il est temps d’intensifier la production électronique et de mobiliser l’intelligence collective pour permettre aux innovateurs européens de concevoir l’électronique de demain. En relocalisant la production, l’Europe peut à la fois réduire les risques liés aux perturbations des chaînes d’approvisionnement et stimuler l’innovation dans des domaines clés tels que les systèmes embarqués, l'IA, l'électronique de puissance, et les applications sans fil — des secteurs suivis de près par Elektor.
Certes, l’Europe est confrontée à des défis immédiats liés aux coûts de production et à l’accès aux marchés. Mais, c’est aussi le moment idéal pour recentrer les efforts sur la relocalisation industrielle et la réduction de la dépendance à l’égard d’entreprises étrangères. Il est temps d’investir dans les capacités européennes et d’assurer à l’Europe une place stratégique dans le futur technologique. Agissons dès maintenant.
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Au sujet de CJ Abate
C. J. Abate is Elektor's Director of Engineering and Content, with a wide array of technical interests spanning AI, embedded systems, and wireless applications. His multidisciplinary team comprises talented engineers from seven countries. >>
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