Les astrophysiciens évoquent le danger d'un piratage venu de l'espace. Ils soutiennent que capter un message venu de l'espace et contenant du code susceptible d'endommager les (primitifs) réseaux terriens est une éventualité. Info ou intox ?

C'est vrai que depuis peu, des scientifiques se déclarent préoccupés : des extraterrestres pourraient nous envoyer des messages malveillants. Certainement pas pour détourner nos mots de passe bancaires, mais pour éradiquer la civilisation humaine de la Terre. Avant de réfléchir à la vraissemblance d'une telle éventualité, il serait bon de lire un peu les réflexions publiées par deux astrophysiciens, Michael Hippke et John Learned.

Selon eux, les radiotéléscopes terrestres qui écoutent l'univers pourraient, entre autres, recevoir des messages dangereux susceptibles d'anéantir nos ordinateurs avec des supervirus. Ou bien alors ces horribles extraterrestres pourraient nous faire chanter en nous menaçant de faire exploser le soleil en supernova si nous ne faisions pas ce qu'ils nous auraient demandé. Il serait aussi possible qu'un code malveillant oblige nos installations à se mettre à fabriquer des nanorobots qui, capables d'autoréplication, prendraient alors le pouvoir sur Terre et anéantiraient toute vie organique.

Tout ça c'est lugubre, mais arrêtons de fantasmer – retrouvons le sourire.

Nous tous, et en particulier nos astrophysiciens, serions certainement plus qu’étonnés si notre soleil, somme toute très petit à l'échelle de l'univers, mais néanmoins très massif, pouvait être transformé en supernova. Il faudrait bien plus qu'un simple message en direction de la Terre. Quant à être forcés de faire quelque chose pour ces entités tellement supérieures à nous, c'est à peu près aussi plausible que de penser à utiliser une machine à voyager dans le temps pour obliger les Néandertaliens à cirer nos chaussures – une pure idiotie. En ce qui concerne les nanorobots, les extraterrestres n'auront qu'à attendre quelques dizaines d'années, nous serons alors capables de faire tout ça sans qu'on nous y pousse depuis l'espace ;-)

Mais il y a d'autres raisons pour que nous puissions continuer à bricoler tranquillement l'IdO sans avoir peur que les extraterrestres prennent le contrôle de nos réseaux et les retournent contre nous. Dans notre voisinage immédiat, par ex. dans le système stellaire de Proxima du Centaure, il n'y a aucune planète habitable. Par conséquent nos visiteurs vont devoir habiter à un paquet d'années-lumière d'ici. Et si, grâce à une supertechnologie prodigieusement supérieure, ils étaient parvenus à capter les premières ondes hertziennes émises par l'humanité vers 1900, ils n'y trouveraient rien qui pourrait provenir d'un ordinateur. Et même les téléviseurs, qui il y a 40 ans pouvaient diffuser une image d'un PET 2001, ne les aideraient pas beaucoup :
  1. Il faudrait que les extraterrestres n'habitent qu'à 20 années-lumière (ce qui est totalement invraisemblable) pour parvenir en 2018 à nous envoyer un message dangereux au prix d'une énorme dépense d'énergie.
  2. Et pour quel système ? Rédigé dans quel code machine ? Le cas inverse a été envisagé : la scène plutôt ridicule du film Independance Day, dans laquelle un laptop des annés 90 réussit à pirater en moins de deux l'ordinateur central des extraterrestres, totalement inconnu et d'une technologie bien supérieure. C'est comme si on essayait de pirater un C64 à distance (sans même savoir s'il s'agit d'un C64 ou d'un TRS-80) à l'aide d'un iPhone X, alors même qu'un simple ping prendrait des dizaines d'années...

Vous pouvez dormir sur vos deux oreilles : jamais de toute votre vie un extraterrestre ne viendra prendre le contrôle de votre Arduino ou Raspberry Pi – même si vous avez l'impression que cela se produit quand vous déboguez votre code et que vous vous dites que des puissances occultes dirigent votre MCU ;-)