Impossible d’oublier la fameuse scène de Christine où la Plymouth Fury 1958 hantée se répare toute seule après avoir été saccagée. Difficile de se débarrasser également de l’espoir né devant ces images, celui d’un véhicule capable de faire de même. Demain, peut-être... Un pas vient d’être franchi dans la recherche sur les matières capables de se régénérer. Jusqu'à présent, celles-ci ne pouvaient combler que des fissures microscopiques. Les nouveaux matériaux de régénération sont capables de « repousser » et de remplir de grandes fissures et des trous dans leur structure. Ces progrès suscitent de grands espoirs pour les pièces difficiles à remplacer ou réparer, notamment dans les applications aérospatiales. 



Ce procédé utilise des fibres spéciales qui se désintègrent, et permet de créer du matériau grâce à des réseaux de capillaires inspirés par les systèmes circulatoires biologiques. L'approche vasculaire permet également de multiples restaurations en cas de détérioration répétée. Pour les matériaux de régénération, deux capillaires parallèles adjacents sont remplis de produits chimiques de régénération qui s’en écoulent en cas de dommages. Les deux liquides se mélangent pour former un gel, qui se répand dans l'espace créé par les lésions, et comble fissures et trous. Puis le gel durcit en un polymère solide, restaurant la résistance mécanique du plastique.

L'équipe de chercheurs du professeur Scott White a pu mettre en oeuvre son système de régénération sur les deux plus grandes catégories de plastiques commerciaux : les thermoplastiques et les thermodurcissables. La vitesse de la formation puis de durcissement du gel est contrôlée par le dosage des réactions chimiques en fonction du type de dommage ; par exemple, pour un impact de balle, qui se traduit par des fissures en étoile autour d'un trou central, la réaction du gel devrait être ralentie pour permettre aux produits chimiques de s'infiltrer dans les fissures avant de durcir.