Il semble plus facile d’injecter des LEDs pour illuminer le cerveau des souris (voir nouvelle du 2 mai 2013) que d’en implanter aux plafonds de grandes halles pour en éclairer la surface. C’est qu’au-delà d’un certain seuil d’intensité électrique, l’efficacité des LEDs s’effondre. Une équipe de chercheurs américains de l’université de Santa Barbara en Californie a réussi à expliquer ce phénomène.

Grosso modo, une LED produit de la lumière lorsque des électrons viennent combler les "trous" de la bande de valence de la surface sur laquelle ils circulent. Lors de cette recombinaison, un photon est émis : fiat lux ! Malheureusement, lorsque le flux d’électrons s’accroit, la lumière n’augmente pas en conséquence. Les électrons ne font plus ce que l’on attend d’eux. L’hypothèse était alors de supposer qu’au lieu de se recombiner, ces électrons se bousculent mutuellement et dissipent leur énergie sous forme de chaleur ! C’est l’un des aspects de ce que l’on appelle l’effet Auger. Nos chercheurs de l’université de Santa Barbara ont confirmé cette hypothèse en élaborant un dispositif permettant de mesurer cet effet.

La compréhension de ce phénomène pourrait permettre d’aboutir à la fabrication de LEDs contournant l’effet Auger. L’enjeu n’est pas des moindres, puisque le rendement des LEDs est estimé être deux fois supérieur à celui des lampes fluorescentes et près de dix fois celui des lampes à filament. Certaines estimations considèrent que l’on pourrait ainsi économiser, selon les pays, plus de 20% de la consommation totale d’électricité. Leur durée de vie dépasse également celles de ces dernières, elles ne craignent pas les chocs, ne contiennent pas de mercure…La lampe parfaite ? Le paradoxe de Jevons vient cependant nous rappeler qu’historiquement l’augmentation du rendement des machines, s’est toujours accompagnée d’une multiplication de ces dernières et en conséquence d’une augmentation globale de la consommation d’énergie… La réponse à certains problèmes n’est rarement que technologique !