Vous connaissez l'expression « Il n'a pas la lumière dans toutes les pièces » pour parler d'un type un peu dérangé ou simplet ? La science devrait un jour pouvoir éclairer le cas de ce pauvre bougre. Car, plus fort que les ampoules aux pieds, voici maintenant les ampoules dans le cerveau : des chercheurs de l'université de l'Illinois ont mis au point un dispositif optoélectronique injectable capable de stimuler et mesurer l'activité des neurones quasiment un par un.

Ce système de quelque 200 µm de large et de 1 mm de long comprend, empilé sur quatre couches : une électrode en platine, une photodiode en silicium, quatre LED en nitrure de gallium, et un capteur de température (une résistance). Ces couches sont imprimées sur un fin ruban de caoutchouc ni plus large ni plus épais qu'un cheveu. Le chercheur fixe l'extrémité de ce ruban sur une microaiguille à l'aide d'un adhésif soluble, puis insère le dispositif jusqu'au groupe de neurones qu'il souhaite manipuler. Le chercheur remonte son aiguille une fois l'adhésif dissous. Il relie ensuite le ruban conducteur à un module d'alimentation sans fil placé sur la tête de l'animal, pour l'essentiel une antenne de réception radiofréquence et un circuit redresseur. Le chercheur est alors prêt à jouer avec la lumière, clic-clac, clic-clac. Se mette le cerveau au soleil n'ayant jamais rendu plus intelligent, comment la lumière d'une LED peut-elle stimuler un neurone ? L'énergie des photons modifie la conformation d'une protéine « photo-activable » dont le gène codeur a été préalablement implanté dans les cellules de la souris.

C'est l'activation de cette protéine qui déclenche une réaction conduisant à l'activation ou à l'inhibition d'un neurone. L'intérêt de ce nouveau dispositif est d'être sans fil, puisque les habituelles fibres optiques utilisées pour ce genre de recherche gênent la liberté de mouvement des souris.