Selon l'auteur, Richard A. Honeycutt, ce livre vous aidera à quantifier et qualifier de nombreuses sensations liées à l'audition dans les grandes pièces et les salles plus grandes encore, en particulier les salles de concert et les lieux de culte. Chaque chapitre du livre commence par décrire la manière dont les intéressés formulent les problèmes de communication qui apparaissent suite à une acoustique défectueuse : le chanteur qui éprouve une gêne en raison des bruits émis par le public, ce même public dérangé par les échos ou le ronronnement de la climatisation et le pitoyable technicien du son qui réalise que le réglage long et laborieux de sa console de mixage est à refaire au fur et à mesure que la salle se remplit. Le livre d'Honeycutt traite, entre autres, de tous ces phénomènes.
 

Un autre aspect remarquable du livre est la base théorique solide qui étaye l'analyse et le traitement des problèmes qui, à première vue, semblent relever du nœud gordien de physique, d'acoustique et d'électronique pour le commun des mortels (= très subjectif). On sait que le technicien du son commence souvent à faible niveau sonore, mais augmente le volume de chaque instrument et de chaque microphone jusqu'à obtenir un mur sonore qui a la vertu de masquer les défauts des artistes peu doués. Ce mythe « Volume-overpowers-everything » (le volume vient à bout de tous les problèmes) est alors patiemment démonté en commençant par expliquer les unités physiques concernées, comme les watts et décibels que tout le monde connaît, mais aussi les %ALcons (une unité rarement utilisée, pourtant très utile pour exprimer l'aspiration des consonnes) et dont je dois avouer que je n'en avais jamais entendu parler.

À l'avenir, il serait judicieux de remplacer le sempiternel test des micros « un, deux, trois » par un « pa-ta-da » puis de demander à l'auditoire ce qu'il a effectivement entendu. Cela facilite le diagnostic de la sonorisation. Par exemple, le « p » du test peut facilement être absorbé par les rideaux de velours de la scène et perdre une partie de ses caractéristiques phoniques et le public entendra un « b » à la place. Cela vaut également pour les composantes de souffle essentielles dans la consonne « t » non voisée : elles peuvent être filtrées par un plafond absorbant et le son se rapproche alors de celui de la consonne « d » voisée.