Lorsqu’une pilule reste sans effet, une petite secousse électrique bien placée peut faire l’affaire. Pacemakers, stimulation des fibres du nerf cochléaire chez les personnes atteintes de surdité, ou encore neurostimulateurs pour le traitement de l’épilepsie, les implants bioélectroniques existent depuis longtemps. Les progrès techniques relancent leur intérêt thérapeutique, et les recherches se diversifient.
 
Selon Wouter Serdjin, professeur de bioélectronique à l’université de technologie de Delft (Pays-Bas), les implants bioélectroniques pourraient engendrer une nouvelle branche de la médecine et être complémentaires des traitements pharmacologiques. L’avantage d’un implant stimulant un nerf précis par rapport à un médicament est son effet local, alors qu’une molécule agit sur le corps entier et peut entraîner des effets secondaires. De plus la stimulation électrique ne se limite pas aux fonctions cérébrales et s’applique à de nombreux organes.
 
Les implants actuels sont encore volumineux, alimentés par des piles et des fils relativement gros, et les traitements par bioélectronique progressent encore par essais et erreurs. Selon W. Serdjin, la priorité est donc de réduire la taille des implants et d'augmenter conjointement leur intelligence. Son objectif est d’ailleurs d’élaborer un implant cérébral souple qui servira de plateforme générique pour la conception d’implants plus petits. [HM]