Quand on n’a pas l’habitude de prendre le bus ou le métro, ça surprend : les gens voyagent tête baissée. Certains ont l'air de caresser leur chat, d'autres d'épouiller un chimpanzé, d'aucuns de trier des lentilles, les plus maniérées de repousser quelque miette de leur jupe... Sortent tous de l’usine ? Ah non, le téléphone tactile… D'accord, les smartphones occupent la plupart des passagers comme une sorte de sixième doigt à se mettre dans le nez, version moderne. Jusqu'à ce qu'ils tombent en panne de batterie. Le drame. L'équivalent de la panne de briquet pour le fumeur.
La société française Wysips (What you see is photovoltaic surface) ne promet pas la vie éternelle à nos appareils mobiles, mais un accroissement appréciable de leur autonomie. Elektor vous avait déjà parlé du film photovoltaïque transparent Wysips il y a près de deux ans. Apposé sur n’importe quel écran, ce film transforme la lumière en énergie électrique pour l’appareil. Le prototype présenté à l'époque par les Français était un téléphone tactile. Malheureusement, la transmission optique du film n'était à ce moment-là que de 70 %, une valeur incompatible avec les critères de transparence.
Deux années et trente brevets plus tard, les milliers de micro-lentilles et cellules photovoltaïques qui composent le film laissent passer 90 % de la lumière. Cette transparence satisfait d'autant plus les fabricants qu'ils peuvent rêver d'équiper leurs portables avec des batteries de dimensions réduites (d’environ 20 %), le tout pour moins de 1 euro, soit le coût de commercialisation de l'écran solaire. Autre plus pour ce film, permettre une gestion intelligente de la batterie. La puce reliée au film pourrait par exemple réserver l'énergie produite à certains usages jugés critiques, comme les appels d'urgence.
La fabrication des premiers écrans est prévue pour le second trimestre de cette année, dans une usine située à Aix-en-Provence.