Les relations conflictuelles entre Chine et Tibet ne faisaient pas la une de la presse informatique jusqu'à la récente mise à jour de ce qui pourrait bien être un vaste réseau de cyber-espionnage.

Une équipe canadienne du centre international d'études Monk alertée par le cabinet du Dalaï Lama, a inspecté les ordinateurs de ce qui est considéré comme le gouvernement tibétain en exil en Inde, et a pu constater que de nombreuses machines de cette organisation étaient infectées ainsi que plusieurs de celles de leurs sympathisants.

L’investigation poursuivie en Amérique du Nord et en Europe du Nord débouche sur des conclusions effrayantes si elles sont avérées. Il existerait en effet un gigantesque réseau planétaire, nommé fort opportunément Ghost Net (= réseau fantôme), qui dépasserait très largement la seule communauté des tibétains et de leurs sympathisants, et dont le but serait tout simplement l’espionnage sous toutes ses formes.

Détecté dans au moins 103 pays sur plus de 1200 machines, ce réseau viserait essentiellement pour l’instant l’Asie du Sud et du Sud-est, mais pas seulement puisque des machines infectées auraient été retrouvées par exemple à l’ambassade de Roumanie en France.

Ces cyber-espions sont en fait des PC infectés par un ver, difficilement détectable, capable de lire les fichiers stockés sur la machine mais aussi de mettre en marche le micro et la webcam de celui-ci s’il en est équipé, et ce bien sûr à l’insu de son propriétaire.

D’après les chercheurs canadiens, ce ver se propagerait à la vitesse moyenne de douze ordinateurs par semaine. Son origine, initialement présentée comme chinoise compte tenu des rapports détestables entre ce pays et le Tibet, semble moins certaine aujourd’hui. La Russie ou bien encore la CIA aux Etats-Unis sont aussi soupçonnées d’en être les auteurs.

Quoi qu’il en soit, de bonnes pratiques sécuritaires telles qu’un anti-virus à jour et un pare-feu correctement paramétré devraient vous mettre à l’abri de tout cyber-espionnage, quelle qu’en soit l’origine.

Si cette histoire vous paraît farfelue, n'oubliez pas que parmi les raisons multiples et variées de la passion mortelle que de la Chine témoigne au Tibet, il en est une au moins qui nous concerne directement en tant qu'électronciens et utilisateurs d'appareils électroniques : Le sous-sol tibétain regorge de métaux précieux comme l'or, et d'autres moins précieux mais pas moins convoités, comme le lithium, dont dépend l'industrie des batteries rechargeables en pleine expansion.