Récepteur à conversion directe

Idée : Elex

Bien avant les débuts de l'électronique, la radio avait quelque chose de "magique", et ce n'est pas surprenant : vous soudez les uns aux autres quelques composants qui n'ont pourtant rien de magique, vous y rajoutez une antenne et des écouteurs et là... chose incroyable, vous entendez quelque chose. Du bruit d'abord, beaucoup de bruit, et petit à petit vous distinguez des voix, de la musique et d'autres signaux ! 
Ces premiers récepteurs étaient dits à conversion directe. Ils n'avaient effectivement rien d'une usine à gaz. Le signal capté par l'antenne est filtré à l'aide d'un circuit composé d'un condensateur (accordable) et d'une inductance, puis il est détecté (c'est-à-dire démodulé) à l'aide d'un composant remarquable appelé cristal et enfin rendu audible par un écouteur à cristal (à très haute impédance). Et tout ça sans alimentation auxiliaire...
Ce détecteur à cristal était remarquable ! Il s'agissait d'un cristal de galène que l'on chatouillait avec un fil métallique et beaucoup de doigté, jusqu'à ce que l'on trouve le point qui produise la détection souhaitée. Les utilisateurs en savaient souvent beaucoup plus sur leur fonctionnement que l'utilisateur de téléphone tactile n'en sait aujourd'hui sur le fonctionnement du gadget qu'il ne quitte plus du matin au soir.
La galène a précédé la diode à contact ponctuel, qui est à son tour a cédé la place aux diodes à semi-conducteurs puis aux composants modernes. La figure 1 donne le schéma très simple d'un tel récepteur à conversion directe.

 
Figure 1.

Ceci est une invitation à l'expérimentation. C'est ce que nous avons fait sur la figure 2. Nous avons ajouté un élément actif (un transistor à effet de champ, pour être précis) qui sert un double objectif. Dans un premier temps, ce transistor fournit un gain considérable de sorte qu'un signal clairement audible est produit par l'écouteur. Et deuxièmement, ce FET a une très haute impédance d'entrée de sorte qu'il ne charge guère le circuit d'accord, de sorte que la diode de détection – un semi-conducteur au germanium – peut être connectée "en haut" du circuit accordé sans autres acrobaties genre bobine à prises intermédiaires. La sensibilité d'un récepteur radio aussi simple est toujours surprenante !
Ces quelques composants peuvent être assemblés sans difficulté en utilisant la méthode de construction en l'air : les pattes des composants sont soudées directement les unes aux autres sans utiliser de circuit imprimé. Vous pouvez soit bobiner l'inductance vous-même (environ 85 tours de fil de cuivre émaillé de 0,2 mm sur un bâton de ferrite d'environ 10 cm de long), soit utiliser une inductance prête à l'emploi avec la valeur indiquée dans le schéma.
Le circuit peut être alimenté à partir d'une pile de 9 V PP3 / 6LR22.

 
Figure 2.