Les nanotechnologies jouent un rôle indispensable dans la recherche sur les matériaux modernes et les nouveaux produits. Les nanotubes de carbone (CNT) permettent de produire des matériaux nouveaux aux propriétés extraordinaires.
Pour autant, le progrès ne va pas sans risques et une étude récente, réalisée sur des souris, a démontré que certains types de nanotubes de carbone possédaient des propriétés cancérogènes similaires à celles des fibres d'amiante. 

Il n'y a jusqu'ici aucune preuve d'un risque en cas d'exposition pour les humains, mais la prudence est de mise. Le mésothéliome pleural se développe en effet de manière lente, mais fatale. Les coupables sont les nanotubes de carbone à fibre longue. Structurellement similaires aux fibres d'amiante, ils possèdent des propriétés intéressantes pour la production de matériaux industriels légers offrant une résistance exceptionnelle. Ces matériaux sont utilisés notamment dans la construction aéronautique, mais également pour l'automobile et les bicyclettes, et même pour réaliser des casques de protection. Le secteur de l'électronique est également concerné puisque ce matériau entre dans la fabrication de cartes à circuits imprimés spécialisées et de composants électroniques spéciaux.

Selon le Professeur Marion MacFarlane de l'unité de toxicologie du MRC (Conseil de la recherche médicale britannique), située à Leicester, Royaume-Uni, les effets toxiques des nanotubes de carbone à fibres minces et longues sur le développement du mésothéliome ont été pour la première fois démontré. Selon cette étude, tous les types de nanotubes de carbone ne sont pas concernés, et seuls ceux à fibres longues sont cancérogènes. Par précaution, il est essentiel que les fabricants soient plus rigoureux concernant le type de nanotubes de carbone utilisé dans leurs produits.

Pour les expérimentations sur l'animal, les nanotubes de carbone introduits dans la cavité pleurale des souris ont provoqué l'apparition et la progression marquée de lésions inflammatoires le long de la plèvre. Et c'est précisément là où le mésothéliome se développe chez les humains. Ces évolutions ont été étudiées sur plusieurs mois, à différents stades de l’inflammation, dont les erreurs génétiques et la carcinogenèse. L'étude a démontré que le danger provenait principalement des nanotubes de carbone longs et minces aux dimensions proches de celles des fibres d'amiante. En revanche, les nanotubes regroupés, plus épais ou plus courts sont parfaitement identifiés par le système immunitaire et éliminés par les macrophages.

Les résultats de l'étude ont été publiés dans la revue scientifique Current Biology, sous le titre Long-Fiber Carbon Nanotubes Replicate Asbestos-Induced Mesothelioma with Disruption of the Tumor Suppressor Gene Cdkn2a (Ink4a/Arf)