Une équipe d’étudiants du Robotics and Mechanisms Laboratory (RoMeLa) de l’Université de Virginia (Etats-Unis) a mis au point la première voiture au monde qui peut être conduite par un(e) non voyant(e) sans aucun accompagnement. Elle a été créée à des fins expérimentales, pour relever le défi lancé par la Fédération Nationale des Aveugles (FNV, National Federation of the Blind)  en 2005 et baptisée BDC, pour Blind Driver Challenge.

 

Résolument novateur, le prorotype comporte de nombreux dispositifs ingénieux pour garantir la sécurité du conducteur non voyant. La télédétection par laser (lidar) permet de « voir » les obstacles devant la voiture. Le lidar peut balayer automatiquement la zone devant la voiture, mais il peut aussi être piloté par le conducteur grâce à une interface tactile. Une image en deux dimensions est construite à partir du signal du lidar et présentée au conducteur à l’aide d’un écran « braille » à jets d’air (AirPix). Ainsi, le conducteur peut sentir avec ses doigts et sa main où se trouvent les obstacles à éviter.
Le conducteur porte un casque d'audition dans lequel une voix électronique et des clics lui indiquent la direction à prendre pour rester sur le chemin calculé par la voiture. Le volant produit un clic mécanique tous les cinq degrés comme retour d’information.

Enfin, un gilet à vibreurs porté par le conducteur indique les situations dangereuses qui nécessitent un freinage immédiat. Le gilet se met aussi à vibrer quand la vitesse de la voiture dépasse la limite du raisonnable pour ce genre de voitures.

 

Le cerveau de la voiture est un système CompactRIO programmé en LabVIEW, deux produits phares de National Instruments. Ce projet s’est d'ailleurs vu récompensé par NI au titre d'' « application de l’année » et de « meilleure application robotique » pendant la conférence NIWeek 2010. Chez NI, ils n'ont pas leurs yeux dans leurs poches.