La vidéo mise en ligne il y a quelques jours par IBM n’est pas un film d’entreprise comme les autres. Avec son titre bon enfant : Un garçon et son atome est visuellement dépouillé comme une animation réalisée par une classe d’école primaire, et il ne véhicule (directement) ni message ni slogan pour un produit.

 

Avec ses 242 plans réalisés à l’aide du fameux microscope à effet tunnel mis au point par IBM en 1982, ce film nous montre une poignée d’atomes de monoxyde de carbone menés à la baguette par une aiguille située à quelques nanomètres de ces atomes dansant sur une surface de cuivre.

Les conditions de tournage sont particulièrement sévères : c'est-à-dire sous vide et maintenu à une température de −268 °C, afin d’éviter toute perturbation du mouvement. Grossit 100 millions de fois, ces atomes mis en mouvement dessinent l’histoire de ce bonhomme jouant avec… son atome.

Bien que les ingénieurs d’IBM annoncent vouloir encourager les jeunes gens à s’intéresser aux sciences, l’enjeu réel pour cette société est de maîtriser le stockage d'’informations à l’échelle nanométrique. En effet, les réalisateurs de ce clip ont surtout réussi à produire le plus petit bit magnétique au monde et le stocker à l’aide de 12 atomes. Sachant qu’il faut environ un million d’atomes pour réaliser le même stockage dans les mémoires électroniques actuelles, c'est un grand bond en avant. Dans le registre des records, on pourrait imaginer une cinémathèque exhaustive numérisée et stockée dans une petite clé USB.

 

Peu après qu’IBM ait mis au point son premier disque dur, de la taille d’un réfrigérateur, la Belgique érigeait l’Atomium en 1958. Ce monument de 102 mètres de haut, modélise un atome de fer agrandi 165 milliards de fois. La prouesse d’IBM parcourt cette fois-ci le chemin inverse et plonge dans la matière pour élargir les perspectives de stockage sur des supports lilliputiens.