Construire dans le désert africain une centrale solaire de plusieurs milliers de kilomètres carrés  pour produire environ 15 % des besoins énergétiques européens est un projet ambitieux. Il existe et porte le nom de Desertec : « Desertec pourrait rendre superflues la construction de nouvelles centrales thermiques et la prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires ».

Un projet très prometteur pour que l’Union atteigne ses objectifs de réduction d’émissions de CO2 et de production d’énergies renouvelables (Paquet climat-énergie). Et un espoir de développement pour les populations locales.

Dans son livre Troubleshooting Analog Circuits  traduit en français sous le titre évocateur « Un coup ça marche,un coup ça marche pas », Robert Pease - pas spécialement connu pour des penchants écologistes - donnait sa solution pour remplacer toutes les centrales électriques par l'énergie solaire : « une rallonge de vingt mille kilomètres ». C'était pour rire, pour se moquer des écolos !

Mais voilà que la Fondation Desertec, soutenue par une vingtaine d’entreprises allemandes (Deutsche Bank, RWE, Siemens,…) va le faire, et pour de bon !

Bien sûr, le coût du transport (les pertes) est négligeable au vu du prix de l'énergie primaire, mais disposer la rallonge sur un méridien est une aberration. Pease parlait de vingt mille kilomètres d'est en ouest, pour utiliser du côté nuit l'énergie captée côté jour.

Quoi qu'il en soit, on peut aussi suggérer au géniaux ingénieurs (Boris Vian) d'enterrer, en même temps que la rallonge électrique, deux pipe-lines de fort diamètre pour véhiculer (aller et retour) jusque vers Helsinki et Copenhague, aux fins de chauffage urbain, l'eau de refroidissement des cellules solaires. Et calorifugés, les pipes, s'il vous plaît !

Pour fabriquer les rallonges, il y a encore de beaux jours pour les multi-nationales qui exploitent, comme au Katanga, la malachite (=minerai de cuivre) de la Copper Belt...