Une éolienne de 100 m de haut est en cours d'érection sur le terrain d'expérimentation de l'institut Fraunhofer de recherches en chimie. Dès qu'elle sera opérationnelle, commenceront les essais sur la plus grande batterie à flux d'Allemagne.

Ce projet baptisé RedoxWind fait appel, en effet, à une batterie à oxydoréduction pour accumuler l'énergie éolienne : sa capacité atteindra 2 MW, ce qui, à raison de 20 MWh, devrait permettra de subvenir aux besoins en électricité d'un village entier pendant une bonne dizaine d'heures. Abrités par un grand hangar, des réservoirs de 45.000 l contiendront les électrolytes dans lesquels sera stockée la charge électrique obtenue avec la turbine éolienne mue par une hélice faite sur mesure.

En attendant que tourne enfin ce gigantesque moteur (82 m), les chercheurs ont appris à patienter : leur projet dure depuis plusieurs années.

Échelle industrielle

Nul n'ignore que le stockage est le point crucial du passage aux énergies durables. Ce sont les solutions de stockage qui réconcilieront l'offre (éolienne et photovoltaïque) et la demande (la consommation sur le réseau) d'énergie. Il leur faut donc inévitablement prendre des dimensions industrielles. Le projet RedoxWind mené par l'ICT offre un modèle d'unité de production et de stockage capable d'équilibrer les ressources et les besoins. Cette solution convient aussi pour les régions isolées.

Le but visé par RedoxWind est double : d'une part, la batterie à flux peut répondre à une demande de grande échelle ; d'autre part, l'optimisation de l'hélice en combinaison avec la batterie à oxydoréduction offrira le meilleur rendement. L'accumulateur sera couplé directement au courant continu issu de la turbine, ce qui permettra l'économie de convertisseurs de puissance et réduit les coûts de l'installation.
Illustration : Ad-liftra. CC BY-SA 3.0